Article du 30/05/2023
Lors de la conférence de presse de cette semaine, Cédric Henry, président FDSEA, Laetitia Bouvier, secrétaire générale et Antoine Hardy responsable du dossier « Manger Français » se sont exprimés sur la loi Egalim et notamment la place des produits bio dans l’approvisionnement de la restauration collective. Cette conférence fait suite à un courrier d’alerte qui a été envoyé en avril par la FDSEA auprès de l’AMF, AMR, le Conseil Départemental et dans chaque EPCI du département rappelant leur responsabilité dans l’application de cette loi.
Pour rappel, la loi Egalim prévoit au moins 50% de produits de qualité et durables dont au moins 20% de produits biologiques dans l’approvisionnement de la restauration collective. A ce jour, cette loi n’est pas totalement respectée puisque seulement 6% de produits biologiques ont été constatés en 2021.
Les exploitations de leur côté ont joué le jeu en s’adaptant et en proposant aujourd’hui une montée en gamme de leurs produits (conversion en bio, HVE, sans antibiotique…). Mais face à l’inflation, le nombre de produits agricoles français se retrouvent sans débouchés et partent dans la filière conventionnelle. La restauration collective est pourtant un relais majeur et notamment pour la filière bio qui est en grande difficulté actuellement.
Antoine Hardy demande clairement aux collectivités « une mise en place rapide de la loi Egalim, il faut accentuer le travail déjà enclenché. Les outils existent comme Breizh Alim qui permet de faire le lien entre les acteurs de la filière afin de favoriser des produits français dans la commande publique ». En complément « nous demandons d’avoir un bilan chiffré sur la situation depuis la mise en place de la loi Egalim. Malgré nos échanges avec les collectivités, il est difficile d’obtenir des éléments chiffrés sur la situation, ce n’est pas normal !»
Pour finir, les responsables agricoles s’accordent à dire qu’il faut aussi « rééduquer les parents d’élèves sur la juste rémunération des prix pratiqués concernant le coût d’un repas. Aujourd’hui, sur un coût repas de 7,30€, les matières premières représentent 1,68€. Avec l’inflation et la loi Egalim, il faudra s’attendre à une augmentation de 40cts et ce n’est pas à nous, agriculteurs, de subir cette hausse ! ».